Disparition d’Hélène Montes

Professeure à l’ESPCI, Hélène menait ses recherches sur la mécanique des polymères solides au laboratoire SIMM. Utilisant des systèmes conçus à façon, elle cherchait à en rationaliser la réponse dynamique à partir de leur structure, à travers des modélisations physiques originales. Dans les polymères vitreux, la question de l’homogénéisation macroscopique des hétérogénéités dynamiques locales était un centre d’intérêt majeur pour elle ces derniers temps mais plus encore, c’était l’idée novatrice de ponts vitreux dans les élastomères chargés qui avait, un peu plus tôt, attiré avec force l’attention de la communauté. C’était "sans qu’on se soit soucié le moins du monde d’en faire la publicité" avait-elle dit, commentaire qui reflétait bien cette approche classique de la recherche qui était la sienne.
Sur ces sujets, elle avait pris sous son aile un petit nombre d’étudiants de talent, qui faisaient leur plus grand profit d’un encadrement également méthodique et bienveillant. Plus largement, elle dispensait à tous, avec la plus grande libéralité, ses savoirs et savait aussi communiquer avec clarté une certaine vision de la recherche, dont l’humanité était la marque. Car au-delà de sa recherche propre, c’était toute la communauté du laboratoire qui faisait l’objet de ses attentions. Dans les couloirs, à la salle à café, à toute occasion elle savait marquer son attention sincère, prenant des nouvelles de chacun, dans l’écoute et le partage. Elle était particulièrement attentive aux plus jeunes : étudiants en thèse ou post-docs, tous étaient sujets de sollicitude. Elle suivait également avec discrétion le parcours intellectuel et professionnel des élèves de l’école qu’elle avait guidés lors de ses fonctions à la direction des études.
Esprit de dialogue, elle savait aussi bien exprimer avec force et respect ses convictions - son "comment te dire ?" - que marquer sans détours son approbation quand elle était convaincue. Ces dispositions trouvèrent leur pleine expression au sein de la communauté des polyméristes et de la matière molle, par exemple pendant un long mandat au comité national (section 11) du CNRS, ou au sein de PSL, où elle s’apprêtait à prendre en charge les CPES quand la maladie la contraignit à passer la main. Avec sa profonde connaissance de la physique des polymères, son sens de la communauté, son humour et sa sincérité, nous perdons en Hélène une grande femme de science, une pédagogue éminente, une collègue lumineuse.


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